Tu m’as trahi – Partie 01
Il est sept heures du matin, Habib sortit de son immeuble en hâtant le pas et trouva Bouba dans sa voiture. Le soleil pointait déjà son nez et à part quelques passants qui faisait leur footing matinal, le quartier était beaucoup plus silencieux…
– Yaw mom ni rek ! Je t’attends depuis plus d’une dizaine de minute et je suis certain que tu n’étais même pas encore prêt quand tu me disais que tu n’attendais que moi. Djiko sénégalais bi do ko bayi mouk ! Lança Bouba énervé
– Oh la ferme, il fait encore tôt !
– Crétin !!!
– Alors comment vas-tu ? Ma chérie et mon homonyme vont bien ?
– Je commence à regretter de t’avoir donné le nom de mon fils boy. Non mais le petit bonhomme refuse de se tenir tranquille et il ne fait que piailler et mieux encore il commence ses concerts à partir de minuit…
– Haha c’est bien fait pour vous et comme ça, mon petit et certain que vous n’allez pas lui jouer un mauvais tour et lui ramener une petite sœur avant qu’il n’ait assez de temps pour profiter de ses parents !
– Je te jure khalé bi comme deum ! Il suffit que je touche sa mère rek, qu’il commence à hurler comme un dragon au final je prends mes bagages et par dormir dans l’autre chambre et le laisser avec sa mère !
– Haha tu devrais arrêter de profiter de la mère du petit et laisser le petit à sa mère ! Danga nara marquer watt benen but et je suis sûr que le petit vous a senti venir et il fait tout son possible pour repousser cette éventualité…
– Célibataire endurci et aigri en plus !
– Pas pour longtemps mon ami. J’irai demander la main Lala, jeudi In Shaa Allah et tu seras de la partie !
– pff ! Lança Bouba, écœuré
– Et c’est tout ce que tu trouves à dire ?
– Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu sais bien ce que je pense de cette… p… cette fille !
– Li momay bolé ak yaw ! Tu t’empresses de juger les gens s’en prendre la peine de les connaitre ! Combien de fois j’ai voulu diner avec Lala Aïcha chez toi mais tu trouvais toujours une excuse pour te débarrasser de nous. Elle ne t’a rien fait qui vaille que tu la détestes comme ça !
– Je ne la déteste pas, je trouve simplement que tu peux avoir mieux !
– Je ne t’ai pas donné mon avis quand tu as rencontré Khadija et je ne me souviens pas aussi de t’avoir donné mon avis quand tu m’as demandé d’aller demander sa main…
– Mais tu oses comparer Khadija et cette folle qui te serves de petite amie ?
– Assez Bouba ! Mais tu t’entends parler ? Qu’à Khadija de plus Lala ? Elles sont toutes les deux des femmes non ?
– Hey tu sais très bien y a femme et femme ! Khadija est une Sokhna discrète et posée quant à cette chose que tu veux épouser, elle est non seulement une sans cervelle en plus d’être une croqueuse de diamant. Explose de colère si tu veux mais ça ne m’empêchera pas de t’ouvrir les yeux ! Tu ne l’intéresses pas y a que toi, qui ne le vois pas !
– Je ne parlerai jamais mal de Khadija puisqu’elle est vraiment une bonne personne alors je te pris de bien respecter Lala tout comme je respecte ta femme !
– J’irai demander sa main par égard pour toi mais vraiment bro, cette femme ne m’inspire pas confiance !
– C’est ton opinion et tu sais quoi, je te décharge de cette lourde tâche. Qu’est-ce que tu vas y faire si tu ne le portes pas dans ton cœur ? Jouer à l’hypocrite ?
– Ne le prends pas ainsi nak Habib mais…
– Mais rien Bouba, j’espérais juste un peu de soutien de ta part mais là je me rends compte que tu n’aimeras jamais Lala !
– Comment pourrai-je l’aimer ? Je te rappelle qu’elle sortait avec deux collègues quand elle était en stage dans notre boite…
– Ca, c’était avant, elle a beaucoup changé !
– J’espère bien ! T’inquiète j’irais demander sa main le jeudi !
– Non balnalako ! Cria presque Habib, dégouté
La voiture continua son chemin dans le plus grand silence. Habib ruminait sa colère et Bouba conscient d’avoir poussé le bouton un peu loin jetait de temps en temps des regards furtifs vers son ami. Il sait qu’une parole de plus de sa part fera sortir Habib pour de bon de ses gonds…
Ils arrivèrent à Bayakh une heure plus tard. Les deux amis possèdent un grand domaine dans cette partie de la région, géré par des employés. même s’il y a pas encore grande chose, les deux jeunes entrepreneurs prévoient de faire de ce domaine, l’un des plus grands de la région…
– Tu es toujours fâché ? Questionna Bouba après avoir fini d’installer les enclos pour les bétails
– A ton avis ?
– Je suis désolé mon ami, j’avoue que j’ai été maladroit mais tu sais que je ne veux que ton bonheur mais tu as raison je ne devrais pas parler comme ça de Lala mais tu me connais, je suis très direct et j’avoue que je manque de tact parfois. Pardonne-moi s’il te plait !
– C’est la dernière que tu parles comme ça de Lala devant moi sinon attends-toi à recevoir mon coup de poing !
– Et tu penses que je vais te laisser me frapper sans me défendre, défia l’ami
Et très vite, les deux amis se sautèrent dessus pour une séance de lutte improvisée sous les encouragements de leurs employés…
– Mais yaw tu ne m’as dit si tu as pu faire le dépôt comme y avait un problème de réseaux chez ton opérateur ? Questionna soudain Bouba se souvenant que Habib lui avait demandé s’il pouvait lui faire un transfert sur le numéro de sa copine
– Oui un peu tard j’avoue. J’ai du contacter le service client pour qu’il me dépanne !
– Cool alors et qu’est-ce qui était aussi urgent ?
– Tu veux qu’on se dispute encore ? Tu sais très bien que c’était pour Lala !
– Attends, pourquoi tu lui faisais un transfert de cette somme ?
– Sa mère devait se faire opérer ce matin et elle n’avait pas réussi à réunir tout l’argent donc elle m’a demandé de l’aider, c’est tout ! Répondit Habib exaspéré
– Ah d’accord ! J’espère que sa mère s’en est bien sorti !
– Je l’appelle depuis ce matin, ça sonne mais elle ne décroche pas. Et j’avoue que je me fais un sang d’encre, il faut que j’aille voir si tout se passe bien. Tu peux me déposer chez elle, je prendrai un taxi pour rentrer !
– D’accord mon ami pas de souci.
Ils quittèrent Bayakh aussitôt et une heure après ils étaient déjà devant la maison de Lala qui était d’ailleurs bondée de monde…
– Une tente devant la maison, j’espère juste que ce n’est rien de grave, dit Habib sentant le stress le gagner
– Mom kay il n’y a rien de grave puisque les invités sont super bien habillés et en plus khana tu n’attends pas le son des tams-tams ? Je ne sais pas mais on dirait un mariage…
Bouba baissa la vitre quand il aperçut une jeune fille super bien habillée allant vers la tente…
– Excusez-moi jeune dame, que se passe-t-il ici ?
– C’est le mariage de ma cousine Lala !
– Quoi, hurlèrent les deux amis
Choqué et ne voulant pas y croire, Habib sortit de la voiture pour être bien sûr de ce qu’à relever la jeune dame. Et puis comme sous les feux d’un projecteur, Lala Aïcha sortit de la tente sans faire attention à la personne devant elle…
– Wa Saly où la voiture, je te signale qu’il est déjà vingt heures et je devais déjà être chez la maquilleuse ?
Habib se raidit, il venait de recevoir un coup de poing en pleine figure.
Voulant se retourner pour partir, Lala bouscula son ex petit-ami, elle leva les yeux et vit Habib devant elle. Ce dernier se dégagea comme s’il ne voulait plus à faire avec elle. Il recula et sortit de la tente sans un mot…
– Je t’avais dit que c’est une salope ! Hurla Bouba
– Pas de scandale je t’en supplie ! Allons-y
Il essuya rapidement une larme qui venait de le trahir. Meurtri, il s’enfonça dans le siège, le cœur rempli de regrets…