Merveilles de Femme

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Sacrilege

Sacrilège – Partie 3

 

Sacrilège – Partie 03

Nana

La vie n’était plus la même à la maison depuis que cette femme a mis les pieds à la maison tout a changé absolument tout. Papa nous avait interdit d’entrer dans le salon, on n’avait plus le droit de regarder la télé ni même de faire un petit bruit au risque d’une punition soit faire la cuisine soit faire la chambre de la hyène. Oui on l’appelait comme ça la femme de papa. La Hyène ! De ce fait pendant deux semaines Muhammad dormait dans la chambre de maman il y avait son petit lit vu que papa avait complètement déserté la chambre au profit de celle de la belle au bois dormant.

Maman n’en pouvait plus, elle souffrait de plus en plus ce n’était même plus papa lui-même mais son comportement et l’impact que ça faisait sur notre éducation surtout celle de Muhammad qui se noyait de plus en plus dans le silence. Il ne parlait à personne s’enfermer toujours dans la chambre de maman. Maman nous a dit maintes fois qu’elle l’avait trouvé dans la chambre en train de pleurer dans le noir et à chaque fois qu’elle lui demandait ce qui n’allait pas, il lui répondait toujours par

– Je le déteste maman, je le déteste !

Un autre jour aussi elle l’a trouvé avec un couteau à la main, devant la coiffeuse, quand elle lui a demandé pourquoi il tenait un couteau, il a répondu qu’il voulait ouvrir le ventilo pour de le nettoyer. Maman avait peur qu’il fasse une bêtise et elle l’a emmené vivre chez mon oncle.

Mon oncle nous adore il aime tous ce qui s’attache à maman, il l’aime beaucoup. Quand il a su ce que papa avait dit, il en a voulu à maman, lui reprochant d’être trop faible devant son mari alors que l’intégralité de la maison a été payée par maman y compris tous les meubles qu’elle changeait de temps en temps.

La maison était petite y avait que deux chambres salon. L’espace derrière la maison n’avait pas été construite à l’époque, maman économisait pour construire la maison de ses rêves mais avec ce que papa venait de faire elle disait qu’elle n’allait dépenser un centime pour la rénovation. Deux semaines après la venue de la hyène, papa a organisé une réunion

 

– Bon Aicha comme tu sais la maison est trop petite pour nous tous et j’aimerai que tu participes aux frais. Je pense la rénover dans un mois et mettre deux niveaux de plus. Je prends les deux vous restez en bas mais je ferai l’arrière pour que vous ayez plus d’espace, sortit-il comme ça d’un trait sans ciller en plus devant la Hyène qui souriait de toutes ses dents

– J’espère que tu blagues Abdou ?

– Non si tu ne veux pas je ne vais pas te l’imposer hein…

Sa femme lui lança un regard plein de menaces

– Mani sou beugué mo kham sou beugoul mo kham ! (Si elle ne veut pas c’est son problème !) Je veux les deux niveaux dans 6 mois et bien faites. La maison est trop petite pour moi ! Pesta-t-elle comme une vieille folle

– Je te parle à toi Abdoulaye. Si tu as oublié, moi je n’ai rien oublié. Si tu veux rénover la maison tu le fais mais en bas, compris ? Boulma takha wakh nak ! (Ne me fait pas parler !)

– Ah c’est ce que tu dis ? Tu vas sortir de la maison avec tes bâtards et tout de suite c’est ma maison et celle de ma nouvelle femme ! Je te donne deux jours pour déguerpir de chez moi !

– Woooy sou guenn déh ame yaw ak sa lolou tokk yéna nane mote (Si quelqu’un doit sortir c’est bien toi et ta femme !) Dit-elle avant d’éclater de rire

– Chéri, gni bougnou fi fanané tay ma guenn sibiti ! (Chéri s’ils passent une nuit de plus dans cette maison, je rentre chez moi !) dit la hyéne

– Wayaw sa chéri bi wakhou la ma mom keurgui ? (Ton mari ne t’as pas dit qui est le propriétaire de la maison ?)

– Dangay fenn ! (Tu mens !) ajouta-t-elle encore

– Lathie ko loutakh mouni patt (Pourquoi il ne répond pas ?) comme ça après ngenn wakhma ! Puis elle poursuit Abdoulaye yaw lay wakhal (Abdoulaye je te parle) Demain Omar va venir voir la terrasse et comment faire la rénovation. Je te conseille de commencer l’arrière de la maison sinon c’est moi qui vais le faire et tu n’auras que cette partie pour toi ! Lolou nga wara lidieunti (c’est ce que tu dois résoudre)

 

Elle sort les laissant seuls dans le salon. J’étais derrière, je pouvais tout voir. La Hyène était dans tous ses états. Maman n’avait jamais osé parler comme ça à papa c’était la première fois. Au même moment tonton Omar fit son entrée dans le salon avec Fatima. Je me lève de mon coin d’espionnage pour aller les saluer. Je saute sur tonton, il était surpris et en même temps content de me voir…

–  La petite diable comment tu vas ? Dit-il en riant

– Tonton tu m’as manquée, dis-je tout sourire

– Menteuse va, ce sont mes billets qui te manquent !

– Oui surtout ça, avouai-je

– Ah Abdou tu es là ? Dit-il sèchement

– Oui Omar ça va ? Je te présente ma femme Coumba !

– Ah, fit tonton pas du emballé par ses présentations

 

Oh je plains papa en ce moment. Mais fallait que la hyène y mette son grain de sel

– Mane deh mafiy diekk ni fakh ci keurgui comme dof bouy seuy waw ! Koumou nekhoul ngani mott ! Je suis la maîtresse de maison et si ça ne vous plait pas, la porte est grande ouverte

Tonton Omar est parti dans un fou rire sans commenter ce que tata vient de dire

– Venez mes chéries allons voir maman !

– Tchiiiiiiiiiip, lança tata

Une fois dans la chambre de maman elle nous demande de la laisser discuter seule avec tonton qui est son grand-frère, ami et confident

– Tonton est le meilleur, dis-je en regagnant notre chambre

– C’est bien fait pour eux !

– Alors dit comment ça s’est passé à  l’ambassade ?

– Bien, tout est fini. On part dans une semaine tonton et moi !

– Oh si tôt ? Fis-je triste

– Oui ma chérie vous allez tellement me manquer, dit-elle en pleurant

– Arrêtes way, tu sais que je suis une vraie fontaine quand je m’y mets moi aussi !

Finalement on s’est retrouvés à pleurer l’une dans les bras de l’autre. C’est maman et tonton qui nous interrompt…

– J’adore vous voir comme ça mes chères filles, vous vous aimez tellement. Sachez juste que rien ne peux défaire les liens du sang, ils sont sacrés. Profitez de vos derniers jours ensemble moi je rentre, dit tonton Omar

– Déjà tonton ?

– Oui mon chérie, je reviens dans 3 jours je vous emmènerai au resto et faire quelques courses In Shaa Allah !

– Tu gâtes trop mes enfants Omar !

– Mes enfants tu voulais dire. Bon j’y vais à plus !

Après le départ de tonton, nous sommes restées dans la chambre à parler de tout et de rien. Maman nous a dit que tonton a pris en charge la rénovation de la maison. Maman était aux anges, ça fait longtemps qu’on la voyait sourire…

Le lendemain comme prévue l’architecte est venu voir la terrasse pour la construction papa avait finalement accepté de rester en bas. Maman avait prévu une autre porte qui s’ouvrira par derrière comme ça on aura plus aucun liens avec eux. Fatima m’avait dit que maman pensait divorcer mais mamie avait catégoriquement refusé lui disant d’attendre que papa la libère, qu’une femme ne doit pas demander le divorce blablabla…

Papa n’oserait jamais demander le divorce il y va de ses intérêts, il doit impérativement les protéger. Si jamais il y a divorce, il perd tout y compris la maison. Il a préféré jouer au lâche en abandonnant sa femme et ses enfants sans aucun remord. Maman ne les calculait plus préférant son travail et ses enfants et disait toujours que demain sera meilleur…

 

 

 

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